La sonde naso-gastrique
Durant ses premiers mois, Baptiste n’a pas eu le luxe de se tenter à l’alimentation au biberon (VACTERL s’est très prenant :)). Il était très souvent sous sédatif entre deux opérations, de plus ces opérations étaient situées sur la trachée ou l’œsophage, donc même réveillé, il fallait le nourrir autrement. C’est pour cela qu’il lui a été placé une sonde naso-gastrique.
Qu’est ce qu’une sonde naso-gastrique?
En définitive, c’est un petit tuyau très fin, que l’on passe dans une narine, qui passe dans l’œsophage, et qui arrive dans l’estomac. On relie donc une pompe qui envoie de la nourriture liquide dans la sonde, à un rythme lent (un petit biberon en une heure en gros).
Avantages d’une sonde naso-gastrique
- Il n’y a aucune opération chirurgicale à faire pour les mettre en place ou les retirer ;
- On peut nourrir quelqu’un sans qu’il n’ait besoin d’avaler, et donc d’utiliser sa bouche, son œsophage, sa langue… ;
- On peut nourrir quelqu’un qui est inconscient.
Inconvénients d’une sonde naso-gastrique
- Elles sont un peu gênantes pour avaler sa salive, ça parait rien dit comme ça, mais si vous avez une sonde naso-gastrique c’est que vous avez du mal à manger… et elle gêne pour avaler… donc pas évident de s’améliorer pour manger, et donc de pouvoir l’enlever… Vous voyez le cercle vicieux? Lorsque Baptiste enlevait sa sonde (autre défaut), nous le laissions une journée sans, pour essayer de le faire manger sans. Pour le coup ça n’a pas marché, mais tentez l’expérience on ne sait jamais!
- C’est très visible ;
- Un bébé peut l’agripper et l’enlever… Du moment où les bébés sont en âge où d’attraper des choses, c’est très stressant de les voir porter la main à leur visage ;
- Elles peuvent se boucher ;
- L’entretien est assez lourd.
Eviter les bouchons
Les soins de « moustache »
Si petit, et déjà une moustache ? Non, c’est juste le nom du pansement qui tient la sonde dans le nez du bébé. Il y a en réalité deux pansements à faire, celui qui est composé de sparadrap, qui tient la sonde dans la narine et qui est placé sur le nez, et le collant que l’on met sur la joue pour plaquer la sonde afin d’éviter qu’elle ne se ballade partout. Ces deux pansements sont à changer tous les deux jours (au moins). Lorsque vous le faites, attachez les mains de l’enfant (avec une serviette), nous avons essayer de ne pas l’attacher (pour limiter les pleurs) et en un clin d’oeil il a pu saisir la sonde et se l’arracher… Il vous faudra un peu d’entrainement pour que ce soin se passe bien, je pense que c’est un des plus compliqué à faire.
La mise en place
Ceci étant dit, dans notre cas, nous avons quand même préféré apprendre à la remettre en place (VACTERL nous amène déjà assez à l’hôpital comme ça…). C’est un geste à ne pas prendre à la légère, vous devez connaître la longueur exacte à insérer dans la narine (les sondes sont graduées). Si vous allez trop loin, la sonde va boucler et remonter. Si vous n’en mettez pas assez, vous allez envoyer la nourriture au-dessus de l’estomac. Une fois que vous pensez avoir bien placés la sonde, utilisez un stéthoscope, pour vérifier la bonne mise en place de la sonde. Pour se faire, envoyer quelques ml d’air dans la sonde, tout en plaçant votre stéthoscope sur le ventre du bébé. En envoyant l’air, vous devriez entendre un « prout » qui vient de l’estomac. Cela permet de s’assurer que l’on n’a pas mis la sonde dans les poumons, ce qui serait catastrophique.
L’hôpital est censé faire une radio pour s’assurer une dernière fois de la bonne mise en place. Dans les faits, la radio avait lieu lorsque nous étions en service de réanimation, mais pas quand nous venions aux urgences.
C’est ce qui nous a poussés à faire la mise en place chez nous, en voyant que nous avions le matériel nécessaire et que nous pouvions le faire nous même (les dernières fois aux urgences, nous faisions le geste, assistée par les infirmières). Cela faisait passer une remise en place de sonde naso-gastrique de 6-10 h (temps d’aller-retour à l’hôpital, attente aux urgences…) à un geste de 10 minutes. C’est un réel gain de confort, mais vous prenez la responsabilité de vos gestes, je ne conseille donc pas de le faire chez soi, mais je vous conseille d’essayer de le faire vous-même à l’hôpital, vous pourrez ainsi vous faire votre avis en connaissance de cause. Surtout ne le faites pas tant que vous avez encore des questions sur le sujet.
La finalité
- Les soucis d’alimentation ont été résolus petit à petit, on peut donc simplement la retirer ;
- Les soucis d’alimentation perdurent, dans ce cas, on finit souvent par la mise en place d’une gastrostomie (article à venir).
5 réponses à “La sonde naso-gastrique”
Bonjour,
Pourriez vous me dire comment s’est passé l’apprentissage de l’alimentation ? Combien de temps ça a mis ? Nous vivons la même expérience avec notre bébé. Il est né avec une tumeur au niveau du cou. L’intubation, les aspirations, la chimio et la paralysie d’une corde vocale ont compromis son apprentissage. Je pense que ça va rester longtemps un traumatisme pour lui et nous ne sommes pas très à l’aise avec cette sonde et son appareillage.
Bonjour,
Nous avons à peu près le même historique. Où en êtes vous avec la sonde ?
Merci pour votre retour
Toutes les nuits mon mari est nourri par sonde naso gastrique et toutes les nuits il est dérangé cela m’inquiete un peu la journée tout ce passe bien il n’a pas de soucis est ce normal
Bonjour, je ne saurais pas vous répondre dans le cas d’un adulte, dort-il incliné ? Dans tous les cas, vous devriez en parler à votre médecin.
Vincent.
Leny avait une sonde à la naissance, il l’a gardé 2 semaines.