La grossesse
Cet article va traiter de la grossesse que l’on peut qualifiée de « compliquée », peut-être que d’autres parents s’y reconnaîtront.
On ne peut pas affirmer que tous les éléments qui vont suivre sont liés au syndrome de VACTERL mais certains oui, sans aucun doute.
Je passerai évidemment les éléments communs, à savoir :
– les prises de sang mensuelle que j’ai pu avoir comme toute future maman qui se respecte puisque je n’étais pas immunisée contre la toxoplasmose ;
– les nausées (pas que matinales d’ailleurs 🙂 ) ;
– les réjouissantes remontées acides (certains diront que c’est parce que Baptiste avait beaucoup de cheveux 🙂 ).
L’hygiène de vie de la future maman
Pendant toute ma grossesse, il est nécessaire je pense de préciser, que j’ai eu une hygiène de vie exemplaire : alimentation saine, pas de cigarette ni d’alcool…
Quand un enfant naît avec des malformations, il est humain que les gens se posent la question de votre hygiène de vie, même si ça ne fait pas toujours plaisir et cela pourrait vous apporter une certaine culpabilité. Certaines personnes ont même pensé que Baptiste était né comme ça à cause de ma pilule, mais non, c’est juste un coup du sort, c’est comme ça.
Pour ma part je n’ai jamais ressenti de culpabilité puisque j’ai toujours été convaincue que je n’y étais pour rien et j’ai un peu eu le sentiment parfois qu’en voulant me déculpabiliser de quelque chose dont je n’étais pas responsable certaines personnes par simple maladresse faisaient le contraire.
Les grandes étapes de la grossesse
1 – Découverte de la grossesse en avril 2013
Après le test de grossesse qui s’est révélé positif, j’ai effectué une prise de sang (20 avril 2013) pour confirmer la grossesse, comme chaque future maman.
2 – Première échographie le 7 mai 2013
La surprise est que le bébé a trois semaines de plus que notre estimation, soit naissance prévue pour mi-novembre 2013.
Les conclusion de l’échographie : bonne croissance, bonne vitalité fœtale.
Les battements cardiaques bien sont perçus, le dos et la paroi abdominale sont bien formés, l’estomac et la vessie sont vus, les quatre membres sont bien visibles et comportent trois segments, le liquide amniotique est à ce stade en quantité normale, le placenta a une échostructure normale et la clarté nucale (épaisseur de la nuque) est de 1,9 mm
3 – Première prise de sang pour doser les marqueurs sériques le 14 mai 2013
Cette prise de sang est effectuée pour doser les marqueurs qui permettent d’estimer le risque de Trisomie 21 pour le futur bébé. Ces marqueurs ainsi que la clarté nucale sont les deux éléments fréquemment retrouvés dans ce type de pathologie.
A ce stade, nous sommes un peu effrayés par le résultat d’une probabilité sur 112 d’avoir un enfant avec une trisomie 21. La seule façon de le découvrir est de procéder à une amniocentèse.
Nous avons décidé que je subirais cette amniocentèse, car à l’époque il ne nous était pas concevable de vivre dans l’incertitude d’avoir un enfant avec une trisomie 21. C’est un choix, je ne sais pas si à l’heure actuelle nous referions la même chose.
4 – Amniocentèse le 14 mai 2013
L’amniocentèse est une intervention sans anesthésie qui consiste à prélever une petite quantité de liquide amniotique dans l’utérus par ponction à l’aide d’une très grande aiguille, afin dans notre cas d’étudier les chromosomes du fœtus. Cet examen est effectué entre 3 et 3,5 mois de grossesse.
Attention, et c’est important de le préciser, cet examen ne détecte pas toutes les anomalies ou malformations possibles, ce serait trop simple ! Le médecin « préleveur » contrôle évidemment son geste sous échographie afin de ne pas toucher le bébé.
Nous avons attendu plus d’un mois avant que le caryotype de Baptiste soit établi et soit déclaré comme normal, le résultat ayant été établi le 20 juin 2013. Cette étape a été vraiment très dure à vivre, et pour ma part, j’avais constamment en tête cet élément. Notamment à l’annonce que j’étais enceinte auprès de nos parents, nous étions en attente du résultat et je devais feindre que tout allait bien, pas facile comme position.
5 – Deuxième échographie en deux fois le 4 juillet et le 8 juillet 2013
Nous voilà de retour pour une troisième écho 4 jours après. Cette fois le praticien visualise bien l’estomac et on voit même futur bébé Baptiste avaler.
6 – Test « hyperglycémie provoquée » le 7 septembre 2013
Et oui du fait de mon ventre qui était énorme (en mesurant la ligne de la base de la poitrine jusqu’en bas du ventre, c’était comme si j’étais enceinte de 10 mois à 7 mois de grossesse), mon médecin traitant a d’emblée suspecté que j’avais un diabète gestationnel.
7 – Troisième échographie le 16 septembre 2013
J’ai donc eu le privilège 🙂 de boire un grand verre d’eau sucrée à jeun en laboratoire pour voir comment je réagissais vis-à-vis du glucose.
Ce test consiste à effectuer une prise de sang à jeun de la maman, à lui faire boire 75 g de glucose dissous, à prélever à nouveau du sang au bout de 60 minutes et à réitérer la prise de sang à 120 minutes.
Très très écœurant ce test (je pense qu’aucune maman ne me contredira 🙂 ), qui est revenu complètement normal.
Je ne me rappelle plus comment, mais c’est aussi à cette période que ma médecin m’a prescrit des médicaments car j’avais une carence en fer.
Ces deux mois écoulés avaient été assez difficiles car j’avais de fortes douleurs dans le dos, les hanches, etc. me contraignant à aller chez l’ostéopathe régulièrement pour me « remettre en place » les vertèbres et me décontracter les muscles du dos. Je voyais ces rendez-vous comme de vrais instants de soulagement …
En tous cas, la praticienne après l’échographie n’était pas rassurée. Ces conclusions étaient les suivantes pour ce qui est des anomalies observées : – Excès franc de liquide amniotique ; – Petit estomac ; – Pas de dilatation œsophagienne visible ; – Mouvements de déglutition vus.Elle me prescrivit donc un bilan infectieux, décida de présenter « mon cas » au Centre Pluridisciplinaire de Diagnostic Prénatal de Rennes(CPDPN) et souhaita qu’un contrôle de croissance sous échographie soit fait au bout de 15 jours. A ce stade, la praticienne suspectait un cas d’atrésie de l’œsophage et je dois avouer qu’il faut féliciter cette personne car détecter un tel problème au moment de la grossesse est très difficile.
8 – Fissure de la poche des eaux (7 mois de grossesse) : départ à l’hôpital de Saint-Grégoire
Arrivés à l’hôpital, les médecins nous ont annoncé que j’allais rester alitée à l’hôpital jusqu’à l’accouchement, car j’avais une fissure partielle de la poche des eaux (= amnios).
J’ai donc été placée sous monitoring de façon quotidienne, c’est là que les médecins se sont aperçus que j’avais de fortes contractions, j’ai donc eu des cachets pour calmer ces contradictions et garder le bébé au chaud plus longtemps.
Alors ça peut paraître très étrange que je ne me sois pas rendu compte que j’avais des contractions.
Pendant les deux derniers mois, j’ai eu de fortes douleurs au dos qui allaient jusqu’à m’empêcher de respirer, je ne trouvais pas de position confortable sauf le quatre pattes, ce qui me contraignait à dormir 3-4 heures par nuit de façon entrecoupée.
En réalité, la quantité importante de liquide amniotique créait une grande pression dans mon ventre engendrant de grosses douleurs. Comme je n’ai jamais été maman avant et que je ne suis pas de nature à trop me plaindre, j’encaissais et surtout je me disais que c’était normal. Je pense qu’une grande partie de mes douleurs étaient en partie liées aux contractions.
A partir de ce moment-là, j’ai eu des prises de sang quasi quotidiennes et des tests récurrents d’urine pour contrôler que je n’avais pas d’infection.
En effet, lorsque la poche des eaux se rompt partiellement, les bactéries ont plus de faciliter à pénétrer dans le ventre pour contaminer le liquide amniotique et donc le futur bébé.
9 – Transfert à l’hôpital sud de Rennes
Au bout d’une semaine d’alitement, les médecins ont signé mon transfert vers un autre hôpital de Rennes le 25 septembre 2013 pour procéder à une IRM prénatale de bébé Baptiste, dans mon ventre donc. Le transfert en ambulance m’a paru une éternité, chaque petit virage me créant des maux intenses.
Cette IRM avait pour but de vérifier si Baptiste avait ou non une atrésie de l’œsophage. C’est un examen très compliqué à réaliser.
Mais les radiologues sont parvenus à faire des images correctes et à affirmer qu’il y avait bien une atrésie de l’œsophage.
A ce stade, les médecins nous explique que notre bébé devra être opéré à la naissance ou le lendemain pour remédier à cette malformation. Nous avons alors pensé que tout se réglerait facilement et nous n’étions à l’époque pas conscients de ce que cette atrésie impliquait.
Nous sommes restés à l’hôpital sud car il s’agit d’un hôpital de classe 3 qui bénéficie donc d’un service de réanimation néonatale. Ce service fera vraisemblablement l’objet d’un article à part entière.
Deux jours après l’IRM, j’effectuais une dernière échographie de contrôle de croissance du bébé.
Une chirurgienne est venue m’annoncer à 16h que j’allais avoir une rachi-anesthésie et une césarienne, car garder Baptiste dans mon ventre plus longtemps pouvait être risqué. En effet, ma dernière analyse sanguine laissait présager un risque éventuel d’infection.
J’ai ressenti ce jour-là un grand soulagement à cette annonce qui allait mettre un terme à ma souffrance.
Juste le temps de prévenir Vincent qui est parti du travail en quatrième vitesse ce jour-là.
Baptiste est donc né ce même jour à 17h22. L’accouchement et les premiers jours qui suivent seront traités dans un article dédié.
Les regrets liés à la grossesse
Avoir une grossesse difficile est dur à vivre pour la maman et le papa et nous aimerions avoir l’expérience d’une grossesse plus sereine. Nous n’avons pas eu l’occasion de faire les cours de préparation à l’accouchement, car Baptiste est arrivé assez tôt.
Si je devais revivre ma grossesse, j’écouterais plus mon corps. Je limiterais les travaux dans la maison, j’arrêterais de travailler plus tôt et je ne prendrais pas la voiture avec mes maux de dos, etc.
Bon courage à tous, tenons bon !
Une réponse à “La grossesse”
Bonjour,
Avez vous utilisé des huiles essentielles?
Une collègue faisait qu’utiliser un spray au travail….
Je me suis toujours posée la question si cela avait été néfaste pour mon bébé…..
Bon courage à vous.